Même si le Cloud est une technologie qui permet aux entreprises d’innover dans les usages, sa mise en oeuvre dans l’entreprise doit être gérée et assumée au sein du système d’information de l’entreprise, c’est la stratégie Cloud.
Parce que le Cloud est très facile à mettre en oeuvre, il réserve souvent des surprises financières. Ainsi 81 % des utilisateurs du Cloud ont dû faire face à des dépenses imprévues.
Une stratégie Cloud
Le Cloud n’est pas une solution universelle pour l’entreprise, c’est une solution parmi les autres.
Ainsi avant de lancer un projet Cloud, il est important de vérifier son adéquation avec le système d’information de l’entreprise. Ainsi il sera possible d’analyser les différentes offres possibles et de choisir celle qui correspond le mieux au besoin et à l’architecture de l’entreprise.
Les bonnes pratiques
Comme pour tout investissement informatique il est important de fixer des objectifs réalisables, et des objectifs futurs. Ainsi si vous commencez avec une solution, vous avez déjà établi un plan de test pour vos objectifs. Cette méthode vous permet de vous focaliser sur vos besoins actuels et non sur les possibilités du logiciel qui sont toujours très attrayantes.
Prenez le temps de lire les retours d’autres utilisateurs sur la solution, ne vous concentrer pas uniquement sur les témoignages souvent flatteurs présents sur le site de la solution, regarder autour, les autres solutions, les études de cas, les mises à en oeuvre. La majorité de ces éléments sont disponibles très facilement sur internet.
Attention aux coûts cachés : par exemple le CRM va limiter votre capacité de stockage, et combien coutera l’ajout de stockage supplémentaire, idem pour les systèmes de messagerie il faudra ajouter le montant pour la sauvegarde des messages (utile en cas d’erreur utilisateur). Souvent les solutions présentées ont plusieurs tarifs, et suivant vos besoins, ce n’est pas forcement le moins cher qui sera pour vous opérationnel.
Les solutions Cloud sont prévues pour être utilisées par les utilisateurs directement, sans avoir besoin de mettre en oeuvre de solution complexe d’interfaçage avec le système d’information. Si le choix semble facile pour la première solution Cloud, à partir de la deuxième il faudra penser à ces interconnexions des outils. Sans cette démarche le Cloud ne présente que peut d’intérer pour les utilisateurs. Vous devez être très attentif à cet aspect de l’interconnexion des applications.
Avant de basculer vers votre solution idéale, prenez le temps de connaitre la volumétrie des données, et des traitements. Ainsi il arrive que la solution Cloud ait un tarif à l’exécution en plus du volume de données. Cette notion est importante, car elle fait partie du top des surcouts dans l’usage du Cloud.
La sécurité
Les fournisseurs de solution Cloud mettent en oeuvre des systèmes de sécurité importants. Mais comme tout système, il existe de faille. Vous devrez être particulièrement attentif sur la solution de sécurité mise en oeuvre pour protéger vos données.
Le Safe Harbor n’existe plus, son remplaçant est en cours de finalisation, mais vous devez être particulièrement attentif à vos obligations légales sur les données stockées. Beaucoup de grands acteurs du Cloud (Google, Microsoft, Amazon, Salesforce, etc.) on mis en place une sécurité pour les données au niveau continental. Ce qui signifie que même en cas de catastrophe naturelle impotente sur un continent, vous continuez à accéder à vos données (si avez un accès dans une zone non impacté). Cette solution de sécurité très avancée est rassurante, mais du point de vue légal (CNIL) vous devez mettre à jour vos déclarations.
Le Cloud souverain est un échec, le Cloud européen n’apporte pas de solution qui garantisse le non-accès à vos données par les états souverains hors Europe. Ce critère ne doit pas écarter une solution qui répond à vos besoins.
Par contre pour beaucoup de fournisseurs Cloud, il ne gère pas leur infrastructure, ils utilisent des solutions prêtes à l’emploi dans des datacenters. La sécurité même si elle est importante n’est pas comparable à ce que les acteurs mondiaux mettent en oeuvre. Cela ne signifie pas non plus que leur solution est mauvaise, mais que vous devez rester attentif a la notion de sécurité et grattez le vernis en surface.
SLA à 99,999 %
L’un des avantages des solutions Cloud, c’est que vous n’avez pas à vous occuper des mises à jour de l’application. Mais des mises à jour sont mises en oeuvre régulièrement. L’important est de savoir si l’installation de cette mise à jour va impacter votre travail. Certains fournisseurs de solution Cloud font les mises à jour dans la journée pendant que vous êtes en train de travailler. N’hésitez pas à demander quand sont faite les mises à jour, sauf chez les acteurs majeurs du Cloud où la mise à jour est toujours pendant les heures de travail d’un client quelques parts autour du monde.
Dans le monde du Cloud, la disponibilité est exprimée par un SLA avec un pourcentage. Si le SLA 99,999 est la solution vers tous les acteurs du Cloud tendent, la réalité est toute autre. Car un SLA de 99,999 n’accorde au prestataire qu’une coupure de 5 minutes par an.
La réalité du Cloud fait souvent état d’une disponibilité de 99,8 % soit 17 heures par an. Lorsque vous avez l’information sur la disponibilité vous devez absolument savoir si celle-ci est sur 24 h ou 12 h par jour. Ainsi il est aisé d’avoir une disponibilité de 99,9 % (8 heures) sur 12 heures, mais beaucoup plus difficile sur un cycle de 24 heures.
Sur le SLA soyez exigeant, mais pas plus que vous ne l’êtes sur vos systèmes internes. Pour vous, aidez à comprendre, je vais vous présenter le cas d’un serveur d’une application web. Le serveur a un taux de disponibilité de 99,9 % dans la tranche de 1h à 18 h le soir, par contre sur un cycle de 24 heures la disponibilité n’est que de 99,5 % (3 heures d’arrêt par mois). La raison est simple, il faut installer les mises à jour système.
En PME/TPE la disponibilité des systèmes est souvent comprise entre 98 et 99,9 % suivante si vous réalisez les interventions sur les serveurs hors horaire de travail par le responsable informatique. Par contre pour les entreprises n’ayant pas de responsable informatique la disponibilité tombe très souvent à 95 %. Vous pouvez retrouver ces notions en détail sur le site de Wikipédia.
Vrai et faux Cloud
Il existe encore énormément de solutions faussement Cloud. Cloud étant un terme à la mode qui est valorisé en termes de marketing sur les entreprises qui réussissent, aussi pratiquement tout le monde fait du Cloud.
Pour repérer facilement le faux Cloud :
- L’application n’a pas de connecteur externe, API direct
- Vous avez de frais de mise en service
- Les licences ne sont pas comptées à l’utilisateur (forfait de 4 utilisateurs, puis 10 utilisateurs, etc.)
- Votre engagement est d’une durée de moins d’un an.
- Vous devez payer des frais de maintenance (surprenant, mais déjà vu)
- Pas d’offre de réversibilité
- Le prix ne change pas d’année en année pour votre offre
Parfois dans les vraies offres Cloud vous devez au départ prendre 5 utilisateurs, puis vous ajouter les utilisateurs 1 par 1.
Si vous souhaitez être sur d’avoir une véritable solution Cloud, choisissez les « Pures Player » ceux qui n’ont pas de solution hors Cloud.
La logique des éditeurs Cloud
La logique des éditeurs Cloud est complètement différente des éditeurs de logiciel classique. Pour un éditeur de logiciel classique, vous avez acheté le produit, payé la maintenance annuelle, investie dans le logiciel : vous êtes bloqué en termes d’investissement pendant au moins 3 ans.
Les « Pure Player’ ont une logique complètement différente, vous pouvez changer de solution tous les mois, il faut donc que le produit progresse rapidement par rapport à la concurrence pour ne pas vous perdre. Ainsi ces éditeurs font grand cas de vos retours clients sur les demandes de fonctionnalités, et vous proposent au moins 4 mises à jour par an.
Réversibilité
Vous devez pouvoir très facilement et gratuitement pouvoir récupérer les données que vous avez mises en oeuvre dans la solution Cloud. Cela fait partie de l’ADN des éditeurs Cloud.
Le prix du Cloud
Est-ce que le Cloud est moins cher que les solutions ‘on prémise » ou sur vos serveurs. Du point de vue de la licence, et des mises à jour le prix est similaire au bout de 3 ans. Mais la comparaison est parfois difficile tant les offres sur serveur disparaissent. Par exemple pour les CRM il est difficile de se faire une bonne idée du coût actuel d’un CRM.
Si le prix est similaire au bout de 3 ans, c’est que la solution est très intéressante pour vous. Car dans votre coût vous n’avez pas inclus la sauvegarde, la maintenance du serveur, les mises à jour applicatives. Si tous les coûts cumulés sont encore similaires, cette solution n’est pas intéressante.
Le coût de la maintenance d’un serveur, hors sauvegarde, est compris entre 90 et 120 € par mois. A cela vous ajoutez 400 € d’installation de mise à jour 2 fois par an. Vous commencer à comprendre que la maintenance en condition opérationnelle d’une application coûte environ 4 500 € pour 3 ans, sans la sauvegarde.
Etre suivi.
Les solutions disponibles dans le Cloud sont régulièrement mises à jour. Il est important que vos utilisateurs bénéficient d’une information régulière sur les mises à jour et les bénéfices qu’ils dégagent au quotidien.
Vérifier votre accès internet.
Si un accès ADSL classique (8 – 0,5) suffit par exemple pour 10 personnes sur une application de messagerie, cette connexion est tout juste suffisante pour 3 utilisateurs d’une solution de gestion ou ERP.
Souvent oublié dans le choix des solutions Cloud, mais un bon accès internet est important. Le recours à une ligne SDSL est souvent conseillé, ou d’avoir 2 accès internet chez différents opérateurs. La disponibilité de la liaison dans les télécoms est souvent appelée GTA. Une ligne SDSL c’est souvent 100 € par mois pour 1 Mo.
Mettre le Cloud au service de l’entreprise.
Les solutions Cloud permettent aux entreprises qui ont correctement réalisé la mise en oeuvre d’avoir des gains proches de 20 % pour les meilleurs et plus de 10 % pour la moyenne. C’est un axe de croissance important pour les entreprises qui souhaite dynamiser leur activité, mais à condition de prendre la réflexion sur l’impact de l’entreprise.
La stratégie Cloud est un axe de développement de l’entreprise au même titre que la transformation numérique. Pour mémoire transformation numérique n’est pas égale solution Cloud